Le soleil chaud et rasant de fin de journée donne un relief aux couleurs. En rêvant, on se croirait perdu au bout du monde.
Les vagues successives viennent s'étendre et mourir sur le sable laissant une écume semblable à la neige. Je songe aux vagues de la mer qui finissent leurs courses en langue de banquise sur les plages du nord saisies par des température très basses -16°c.
Mon cœur de nordiste se réchauffe et s’émerveille devant ce spectacle de la nature et le ballet offert par les bécasseaux.
En fait cet émerveillement était à Oléron, un soir d’automne ensoleillé, un soir de grandes marées avec mon Nikon .
Après un repérage simple la veille, lieu de repos des oiseaux, sens du soleil, possibilité d’approche discrète, j’avais consulté le calendrier et la hauteur des marées.
Le soir où tout était en phase avec le coucher de soleil, j’étais prêt près d'un bois échoué.
La violence des hautes marées était au rendez vous et a fait mon bonheur.
Immobile, les bécasseaux m’ont vite oublié pour jouer en aller retours rapides avec les vagues dont ils suivent le ressac pour débusquer les petites proies – petits crustacés et mollusques. Ils s'en nourrissent, courant avec une telle vélocité qu’il est difficile de saisir les mouvements de leurs pattes !
En fait, ils doivent sans cesse bouger pour surveiller l’approche des vagues : ils ne peuvent se laisser submerger ni assommer quand la vague s’écrase sur la plage. S’ils se précipitent ainsi au bord des vagues c’est pour saisir le court instant où leurs petites proies se trouvent soit à découvert, soit plus accessibles
Les bécasseaux Sanderling sont de grands migrateurs. Malgré leur 60 grammes, ils parcourent des milliers de kms.
Venant de leurs lieux de nidification dans le grand Nord, certains passent l’hiver sur nos plages de sable fin, mais la majorité continue le long voyage vers les rivages africains.
Le Bécasseau sanderling – sanderling vient de sand, qui signifie sable ou plage ; son nom scientifique, calidris alba, évoque sa couleur blanche – niche dans la toundra arctique, en Alaska, dans le nord canadien, sur les côtes nord et nord-est du Groenland et en Sibérie
Le passage des migrateurs sur les côtes françaises culmine en septembre et se poursuit jusqu'à fin novembre
La migration prénuptiale débute timidement en mars, mais les mouvements les plus importants sont observés de la fin avril à début juin avec un pic début mai